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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/165

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hara-kiri

Reculer !… Je me battrai au sabre, au couteau, à tout ce qu’on voudra… Je le tuerai…

— Ça, c’est du superflu… Il s’agit seulement de se tirer d’affaire honorablement, puisque nous sommes engagés là-dedans. Du reste, le gaillard ne doit pas être féroce… Il est trop vantard… Je crois qu’il se contentera très bien de se battre au premier sang…

— Au premier sang ! C’est une plaisanterie. Je veux me battre sérieusement… à mort, je vous dis, entendez-vous ? Je l’exige… J’irais plutôt le tuer chez lui…

— À mort, ça ne se fait pas.

— Ça se fera.

Valterre, devenu sérieux, essaya de calmer le Japonais. Mais pour la première fois, il ne réussit point à le persuader. Le prince, s’entêtant dans sa haine, pris d’une rage folle qui lui serrait les dents et lui blanchissait les lèvres, voyait rouge. Il voulait tuer à tout prix le journaliste. S’il l’eût rencontré en ce moment, il se fût encore rué sur lui.

— Enfin, soit, reprit Valterre… Ma voiture va vous conduire et vous me la renverrez. Je rentre chez moi pour recevoir les témoins de votre adversaire.

Ils ne se firent pas attendre bien longtemps. Réflexion faite, Estourbiac n’était pas trop mécontent de ce duel en perspective. Outre qu’il