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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/22

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à Yedo, ne consentirait jamais à son départ pour l’Europe. La pensée seule de l’épouvantable colère du vieillard l’empêchait de lui faire aucune ouverture à ce sujet.

Mais la nouvelle se répandit un jour que le mikado allait déléguer à Paris huit jeunes Japonais, pour y étudier le droit et rapporter ensuite dans leur patrie les connaissances de l’Occident. Fidé vit dans cette circonstance un événement providentiel qui lui permettait d’exécuter ses projets, sans exciter le courroux de son père. S’il réussissait, en effet, à se faire comprendre parmi les envoyés du mikado, Taïko-Naga ne pourrait lui reprocher d’avoir observé ses recommandations d’obéissance au souverain.

Il passa dès lors son temps à voir plusieurs samouraïs, anciens amis de son père, qui avaient conservé leur influence. Il ne lui fut pas facile d’obtenir ce qu’il convoitait. Bien d’autres avaient, comme lui, le désir de faire le grand voyage. Pourtant, autant le mal qu’il se donna, les démarches qu’il fit, que la connaissance plus grande qu’il avait acquise de la langue française, dans ses relations avec Durand, lui valurent l’honneur d’être choisi.

Dès qu’il fut certain d’avoir atteint le but qu’il se proposait, Fidé vit tomber toute son exaltation. Et, sans regretter rien, il comprit mieux les inconvénients et les ennuis de ce départ tant