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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/236

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hara-kiri

— Vous aviez quitté Paris ces jours passés, Marguerite ; on ne vous a point vue ?

La comtesse tressaillit. Elle eut une nuance d’hésitation.

— Oui, j’étais en province…

— C’est ce que j’ai dit à M. d’Arpajon. Il prétendait vous avoir rencontrée à l’Opéra, un soir.

— Je crois bien que le marquis ne voit pas très clair, interrompit Valterre. Ne m’a-t-il pas conté un jour qu’il vous avait aperçue au Bois à sept heures du matin.

La vicomtesse se mordit les lèvres. Mme de Maubourg annonçait la comédie de salon. Les laquais disposèrent les paravents.

La chose, commise par M. de Lunel, qui se piquait d’avoir des lettres, était comme d’ordinaire une saynète à trois rôles, Monsieur, Madame et la bonne, personnage muet, tenant lieu de la porte dans : Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. M. de Lunel qui jouait le rôle d’homme avait essayé vainement de faire répéter la vicomtesse. Elle s’y refusa énergiquement. Mme de Lomérie, au contraire, saisissait cette occasion de montrer une toilette nouvelle. Et ils commencèrent une série de discussions fades, de tirades interminables, étalant tous les lieux communs sur l’amour et les domestiques, toute la pauvreté banale des conversations de salon. Mme de Lomérie entièrement à sa toilette, soignait ses attitudes,