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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/283

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hara-kiri

faisant une navrante peinture de l’isolement et de la douleur de Mme de Maubourg.

Solange était émue, mais, malgré tout, le prince se défiait. En somme, le vieux monsieur ne promettait rien, ne prenait aucun engagement. Monsieur Bocage, pour brusquer les choses, frappa un grand coup :

— Je sais bien, dit-il, que vous ne pouvez mettre en doute la parole de Mme de Maubourg. Néanmoins, je veux vous montrer les lettres que cette chère dame m’écrivait à votre sujet. Vous verrez qu’elle attend seulement le retour de sa fille pour oublier le passé et vous accorder son pardon.

Il exhiba effectivement plusieurs lettres où la fière duchesse appelait M. Bocage son vieil ami et l’autorisait à promettre en son nom la réconciliation. Le prince ne pouvait hésiter plus longtemps sans paraître soupçonner la bonne foi de Mme de Maubourg. Il se leva :

— Monsieur, dit-il, vous vous êtes noblement acquitté de votre mission délicate et nous vous en savons gré au plus haut point. Néanmoins, il nous est impossible de prendre sur le champ une aussi grave décision. Je vous prie donc, de vouloir bien nous accorder trois jours de réflexion, après quoi je vous donnerai une réponse définitive.

M. Bocage s’inclina, ajouta quelques mots et