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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/300

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hara-kiri

rel. Il ne salua pas, mais elle l’avait remarqué et elle lui envoya un sourire gracieux. Très troublé, le prince ne savait plus bien, maintenant, où s’arrêtait son rêve et où commençait la réalité. Quel hasard lui faisait rencontrer cette femme au moment précis où son imagination la mêlait malgré lui à des songes heureux ? Peu à peu, le froid le saisissant, il se remit, et s’efforça de chasser de son esprit la vision importune. Il pensait à Solange et, retrouvant son sang-froid, pris d’une nouvelle énergie, il se jurait avec une obstination résolue qu’il retrouverait la jeune femme. Mais que faire ? Il n’y avait guère à compter sur le résultat du procès, une nouvelle et décisive entrevue avec Mme de Maubourg ne changerait-elle pas les résolutions de la duchesse ?…

La voiture s’arrêta. Il était arrivé. Joseph lui remit une lettre de son avoué. L’officier ministériel annonçait en style d’affaires, très bref, qu’il avait reçu communication officielle du décès de Mme la princesse Taïko-Fidé et qu’en conséquence, sauf sur la question des intérêts, il n’y avait plus lieu à poursuivre

Le jeune homme demeura quelque temps abasourdi, sans bien comprendre, puis tout à coup, glissant sur le tapis, il fondit en larmes, s’arrachant les cheveux, grinçant des dents, déchirant ses vêtements avec une rage douloureuse,