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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/302

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hara-kiri

la succession du notaire. Il figurait dans toutes sortes de bonnes œuvres.

— Il doit être bien bas, remarqua Valterre. C’est sa façon à lui de se suicider. Quelle fin mélancolique, Messieurs !

Le vicomte allait bien, de son côté. En moins d’une année, il trouvait moyen d’ébrécher fortement la seconde part des cinq qui lui restaient. Aussi n’avait-il jamais mené une vie plus extraordinaire. On lui voyait toujours de nouvelles femmes et il prenait plaisir à stupéfier Paris par ses folies. Un soir d’Opéra, seul et très grave, il offrit un banquet chez Bignon à onze de ses anciennes maîtresses, promettant à chacune une surprise. Plusieurs se détestaient cordialement. Elles crurent d’abord à une erreur. Mais Valterre, remettant la surprise au dessert, les décida à demeurer. Ce fut extraordinaire de tenue pincée. Le dîner, commencé en conversations particulières, continué par des allusions aigres-douces, se transforma en bataille, aux vins fins. Valterre dit alors que c’était la surprise. Il faillit être écharpé…

Comme le prince pouvait le voir, on s’amusait encore. Mais les soupers, avec les mêmes femmes, cela devenait monotone et il fallait des nouveautés pour donner un peu de piment à l’existence.