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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/329

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hara-kiri

répéter. Il fallait bien, par exemple, qu’il se défiât et qu’il y mit toute son attention. Cela était exécuté avec une prestesse, une habileté de prestidigitateur émérite. Les cartes étaient sur le tapis. Fidé n’avait pas encore relevé son jeu. Tranquillement, le vicomte mit la main dessus :

— S’il n’y a pas là-dessous trois atouts au moins, je consens à dire que monsieur est un honnête homme…

Il montrait le Valaque.

Il retourna les cartes : quatre atouts.

— J’avoue que cela m’aurait été pénible, continua Valterre… Prince, rendez à ce monsieur l’argent que vous lui avez gagné…

— Monsieur, que signifie ? s’écria Stanislas Pavergi.

Il s’était levé, doublement furieux d’être deviné et de voir sa vengeance lui échapper.

— Cela signifie, monsieur, que depuis une demi-heure, vous vous évertuez à faire gagner votre adversaire, en glissant des atouts dans son jeu.

— Mais c’est insensé ! quel motif ?…

— Le motif importe peu, monsieur ; il suffit que vous trichiez, pour que nous vous fassions jeter à la porte… Nous n’avons pas coutume de fréquenter des Valaques aussi grecs…

Stanislas Pavergi se vit perdu. Le sang lui