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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/333

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par dégagements vifs et près de la lame. Le vicomte de Valterre, au contraire, possédait toutes les qualités de l’école française. Correctement posé, il demeurait plus volontiers sur la défensive, envoyant des ripostes rapides, conservant son sang-froid, ne rompant jamais. Dès la troisième reprise, les deux adversaires connaissaient leur force respective. Le Valaque, comprenant qu’il avait affaire à forte partie, devint très prudent. Valterre pensait que Pavergi, sans mériter vraiment sa réputation, était surtout redoutable par l’inattendu et la variété de ses attaques. Dans une salle d’armes, il l’eût boutonné quatre fois sur cinq. Mais il se disait que cette cinquième chance se présente quelquefois la première et que cela suffit. D’ailleurs, avec ses qualités, l’attente lui était favorable. Il attendit, jouant serré, ménageant ses forces. Le comte s’échauffait. La sueur perlait à grosses gouttes sur son front. Toutes ses attaques avaient été parées. Il demanda un instant de trêve. À la reprise, le vicomte, sentant son adversaire fatigué, devint plus hardi. Il attaqua à son tour. Il adoptait d’ordinaire, dans ce cas, une série de coups, amenant des ripostes dont il connaissait à merveille la parade. Il avait pour principe de les essayer les uns après les autres. Il le fit avec le même sang-froid et la même méthode que s’il se fût trouvé dans une salle d’armes.