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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/61

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hara-kiri

duquel il s’asseyait parfois aux cours. L’étudiant, après un salut, lui adressa une demande banale. C’était loin, près des chantiers du Trocadéro. Ils revinrent ensemble et le jeune homme trouva drôle de piloter au quartier latin ce Japonais ignorant. Ils se promenèrent dans les brasseries, causant, buvant, le Français tutoyant les femmes, amusé par les étonnements de son compagnon qui, d’instant en instant, devenait plus confiant et plus communicatif. Ainsi, ils étaient arrivés au Cancan

Sur sa chaise dure, Fidé se rappelait toutes ces choses, et ce qui avait suivi : la femme du Cancan, le monôme Sur le boulevard, l’entrée à Bullier, et ensuite, nébuleusement, la vadrouille interminable. Ces souvenirs lui causaient une joie étrange mélangée de craintes. Pour s’être amusé, oh ! certainement, il : s’était amusé et même il regrettait la femme, qu’il trouvait très jolie. Seulement, il avait mal au cœur et à la tête, il était enfermé dans un endroit inconnu. Comment tout cela finirait-il ?

Cependant les autres se réveillaient un à un, frottant leurs yeux. Ils se levaient, l’air ahuri, pensifs puis, la mémoire revenant peu à peu, ils disaient :

— Nous sommes au clou.

Boumol ajouta même en se rasseyant.