Aller au contenu

Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
hara-kiri

précipita en riant dans les bras du jeune homme.

— Te voilà donc, mon Loulou ? fit-elle.

Lui, tout ému de la revoir, l’embrassa à pleines joues. Elle se dégagea prestement, avec un rire de gamine.

— Voyons, monsieur… Comme cela ! devant le monde.

Taïko la poussa doucement du côté du fiacre.

— Tu plaisantes, répondit-elle. Nous n’en avons pas besoin, du sapin ! J’ai mon véhicule.

Fidé renvoya le cocher du fiacre, qui, fouettant sa rosse, grommela :

— De quoi ! de quoi ?… A-t-on jamais vu ?… Hé ! va donc !

Elle, toujours riant, disait à Fidé :

— Chez toi, mon chien. N’est-ce pas ? Donne ton adresse au cocher.

Alors, dans la voiture, appuyée sur l’épaule du jeune homme, elle restait silencieuse, se laissant embrasser, fermant les yeux, puis, les rouvrant bien grands, bien grands, regardant son amant d’autrefois avec une expression d’agacerie à laquelle se mêlait quelque peu de tendresse, d’affection, puis aussi la joie de montrer son opulence nouvelle,

Ils arrivèrent à la maison de la rue de l’Odéon. Elle revoyait tous ces objets qui lui étaient familiers et se souvenait. Elle aspirait, dans cette chambre d’étudiant, de larges bouffées de jeu-