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Page:Allais - À l’œil.djvu/112

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ses que bien des jeunes gens de maintenant ne feraient pas.

Tenez, pas plus tard que l’été dernier, il m’est arrivé une aventure que j’ai tenue secrète jusqu’à présent, mais que je me décide à raconter pour ne pas mystifier trop longtemps de braves garçons que j’aime bien.

Je me trouvais à Trouville, installé dans la Villa des Cèdres de mon jeune ami Gandillot, dont les Femmes Collantes marchent allègrement vers leur cinq centième représentation.

Dire que j’ai été le seul ou à peu près, dans la presse, à prédire le gros succès de cette comédie !

Ce n’est pas que je sois plus malin que les autres, mais j’ai du flair, et, tout de suite, je vois si un auteur a le sens du théâtre. On a beau me blaguer mais c’est comme ça.

Donc, cet été, je me trouvais chez Gandillot.

Je n’étais pas le seul invité.

Il y avait Alfred Capus, un charmant chroniqueur doublé d’un homme parfaitement élevé. Montjoyeux, le délicat auteur des Femmes de Paris.

Il y avait Henry Fouquier, que voilà député de Barcelonnette, maintenant ; Coquelin Cadet, lequel, entre parenthèses, se trouve, en ce moment, à la tête d’une bonne amie bien ravissante.