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Page:Allais - À l’œil.djvu/143

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POUR LUI-MÊME


Félicien appartenait à cette espèce de gens qui, nés pour toutes les liesses de la vie, semblent s’être constitués les artisans de leurs propres malencontres.

Jeune, pas vilain garçon, pas bête du tout, doué d’une fortune rondelette, plutôt porté à voir les choses en bleu clair, Félicien s’embêtait dans la vie.

Une de ses plus obstinées toquades était que les femmes ne pouvaient l’aimer pour lui-même.

D’où une rancune et un ridicule esprit de taquinerie à l’égard des femmes, qu’il adorait pourtant.

Un soir qu’il s’embêtait un peu plus que de coutume, Félicien pénétra dans une de ces petites soirées lyrico-dansantes qui s’appellent l’Étoile, l’Étincelle, le Fumeron, etc., etc.