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Page:Allais - À l’œil.djvu/163

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COMME BIDEL


Pour les personnes qui auraient oublié l’état météorologique du mardi de Pâques 1889, je rappellerai sommairement le temps superbe qu’il faisait, le soleil radieux, la nature toute riante.

Après un déjeuner que nous aurions pu faire sur l’herbe, tant douce était la température, nous conçûmes, mes deux amis et moi, le projet d’aller à la Foire au pain d’épice, afin de nous distraire un peu de l’amertume des temps.

Comme il n’y avait pas dans l’air la plus petite menace de pluie ce jour-là, les Compagnies de voitures avaient soigneusement conservé dans leurs remises les sapins découverts, et nous dûmes nous insérer dans une manière de berline un peu fatiguée, conduite par un cocher qui ressemblait au chanteur Sulbac et traînée par un sénile et carcasseux coursier qui