Aller au contenu

Page:Allais - Amours, délices et orgues.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
CUPIDES MÉDICASTRES

tant à un millier de francs ! Comme il n’avait eu, avec le docteur, que des rapports de client à client du même café, il crut bonnement à une erreur matérielle.

Et comme il cherchait à s’en expliquer, le docteur lui répondit froidement :

— Mais non, mon cher ami, il n’y a pas la moindre erreur. Chaque fois que vous me demandez si une absinthe ne vous fera pas de mal et que je vous réponds que non, je considère cet avis comme une consultation… Vous m’en devez ainsi trois cents et quelques.

Le pauvre monsieur paya sa note ; mais, à partir de ce moment, il alla prendre son apéritif dans les cafés où l’on rencontre, de préférence, des charcutiers, d’anciens capitaines au long cours ou des chefs de fanfare, mais pas de médecins !