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Page:Allart - L Indienne.djvu/168

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sortir, au moment de s’en aller il lui tendait affectueusement la main ; l’Indienne lui donnait la sienne ; mais quand il avait fermé la porte de sortie, s’échappant comme un enfant de collège, elle jetait violemment son livre loin d’elle et s’abandonnait à un désespoir que sa solitude rendait interminable. Que ses pensées étaient tendres et tristes ! Il fallait renoncer à l’amour tel que sa douce contrée le lui avait fait rêver. Julien lui était aussi cher que jamais ; mais elle ne croyait plus aux passions ; le temps avait brisé sa foi : elle déplorait ce sort de femme aussi dur en Europe qu’en Asie.

Notre âme ne peut pas même se maintenir dans la tristesse ; Anna, lassée de ses larmes, tomba dans un