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Page:Allart - L Indienne.djvu/170

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tement. Votre ennui est affreux, je veux le faire finir ; tu verras qu’au fond du cœur je te préfère à tout. »

Il sortit à ces mots. Anna fut mal consolée ; il fallait dire Je reste ; il disait : Je sors. Cependant, quand arriva huit heures et qu’elle l’attendit, l’espérance renaquit ; sa vie changeait en un éclair ; mais dix heures sonnèrent, puis onze, et Julien ne parut pas. Cet enivrement d’ennui se prenait à tout ; ainsi un chagrin réel et profond n’eût pas fait plus de mal à l’Indienne que cette attente ; c’était une souffrance dans toute sa personne, une exaltation inouie ; son énergie sans objet, son existence sans mouvement, avaient passé là, dans cette ardente attente. Elle prenait et quittait sa montre ; chaque voiture légère qui