Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/11

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étaient admis, sous des conditions très étroites et peu flatteuses, à faire des échanges dans la petite île de Deschima, près de Nagasaki. C’est ce commerce à peine toléré qui procurait à l’Europe les laques, les porcelaines, les éventails que les collectionneurs se disputent aujourd’hui. « Cette petite île, disait récemment le pasteur Ébina à la Conférence universelle des Étudiants chrétiens, était la seule narine par laquelle nous pouvions respirer quelques bouffées d’air occidental. »

En 1846, l’amiral Cécille essaya, au nom du gouvernement français, d’entrer en rapports avec le Japon. Il ne put même pas descendre à terre. On lui fit apporter l’ordre de reprendre sans retard le chemin par lequel il était venu. En 1853, c’était le tour des États-Unis de faire une nouvelle tentative. Le commodore Perry, à la tête d’une flotte imposante, se présenta devant Uraga, situé à l’ouest de Yeddo. Il était porteur d’une lettre du président Fillimore pour l’Empereur. Il exigea qu’elle fût remise à son adresse. L’année suivante, il reparaissait, avec sa flotte, dans les eaux du Japon ; et, grâce à son énergie, les négociations commençaient à Yokohama dès le 8 mars. On sait quelle en fut la conclusion : les États-Unis obtenaient l’ouverture de sept ports aux navires américains. En 1858, l’Angleterre s’assurait le même privilège. Désormais l’Empire était accessible à l’influence de l’Occident[1].

  1. Le 14 juillet 1901, les Japonais ont élevé un monument à l’amiral Perry pour le service qu’il avait rendu à leur pays. Sur