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Page:Allumez vos lampes, s'il vous plaît, 1921.djvu/36

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l’anglais est une entrave fatale à la carrière des gens du commerce ou des hommes de profession.

Il est noble et bon de travailler à enseigner toujours de mieux en mieux à nos enfants la langue maternelle, que nous ne parlons pas si bien que nos petits cousins de France. Mais il est important d’assurer aux jeunes générations canadiennes la meilleure connaissance possible de l’anglais. Sans cette arme, la lutte pour la vie devient pénible à quiconque est appelé à vivre dans les villes. Les parents qui destinent leurs enfants à la vie des champs n’ont peut-être pas un devoir aussi strict de faire apprendre l’anglais, dès l’école primaire, à leurs fils et à leurs filles. Pour les citadins, c’est le contraire. Les enfants des villes auraient le droit, plus tard, de critiquer amèrement le système éducationnel de leur province, si la langue anglaise ne leur était pas enseignée aussi longuement et aussi patiemment que possible.

Les temps sont passés où l’on se complaisait à dire, en certains quartiers que les Canadiens français doivent parler l’anglais de si piètre façon qu’on reconnaisse immédiatement leur origine. Le père de famille canadien-français tient énormément aujourd’hui à ce que ses fils parlent l’anglais et le parlent non seulement correctement mais avec un bon accent. Nous osons dire que nos hommes d’affaires canadiens-français ont été généralement indignés d’entendre une petite école critiquer une communauté enseignante, parce qu’elle a compris plus intelligemment que bien d’autres l’importance de l’enseignement de l’anglais dans ses académies. Les anciens élèves de ces institutions sont aujourd’hui les piliers des œuvres nationales, qui, sans leur secours, chancelleraient parfois sur leurs bases.


« LE SOLEIL », 21 octobre 1920


L’Alliance catholique des instituteurs de Montréal est favorable à l’enseignement de l’anglais dès les premières années de l’école primaire.


L’Alliance catholique des instituteurs de Montréal vient, à son tour, de se déclarer favorable à l’enseignement de l’anglais dès les premières années de l’école primaire, et l’un d’eux, un principal, a apporté un argument de plus pour justifier cette prétention.

M. J.-P. Labarre a fait remarquer que beaucoup d’enfants quittent prématurément l’école ; or si on retardait d’enseigner l’anglais, ces enfants n’en auraient pas appris un seul mot.