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Page:Allumez vos lampes, s'il vous plaît, 1921.djvu/72

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« Ce système des écoles commerciales n’a pas peu contribué à aggraver la désertion de la terre en drainant vers la carrière commerciale les enfants des cultivateurs les mieux doués, qui n’ambitionnaient pas de suivre le cours classique.” (Mgr Ross, 5e article.)

« Ce que nous redoutons par-dessus tout, c’est de voir l’école primaire entrer dans la même voie et favoriser dans nos campagnes, nos villages et nos petites villes, l’œuvre déplorable accomplie par les collèges commerciaux dans nos grands centres. » (L’Action française, octobre 1920, p. 479.)

En voilà assez. Toutes ces clameurs ne sont, au fond, que des reproches qui se réduisent, en définitive, aux trois suivants :

1. Les collèges commerciaux anglicisent notre jeunesse canadienne français :

2. Ils la matérialisent :

3. Ils drainent vers les villes les fils de cultivateurs.

Le lecteur croit sans doute qu’on a apporté à l’appui de ces accusations des preuves irrécusables. Qu’il se détrompe. On s’en est bien gardé, et pour cause. A-t-on publié les programmes et les horaires de ces écoles pour prouver l’anglicisation de la jeunesse ? Non, jamais. A-t-on dénoncé avec preuves quelques manuels, propres à matérialiser ? Nullement. A-t-on exposé les méthodes et les procédés suivis dans cet enseignement ? Point du tout. A-t-on fourni des statistiques établissant clairement le drainage des fils de cultivateurs vers les carrières commerciales ? Pas le moins du monde. Cependant, on ne cesse d’affirmer, de réaffirmer et surtout de laisser entendre que tous ces maux règnent dans ces écoles. Tous ces gens prétendent en imposer par leur soi-disant supériorité classique. Il faudrait les croire sur parole, ne pas leur demander raison de leurs assertions et s’incliner servilement devant leur magistère.

Les plus ardents ont formulé des accusations et ont nommé les collèges commerciaux ; les autres, heureux de n’avoir pas à les nommer, répètent les mêmes accusations, se disputant la voluptueuse saveur d’une morsure hypocrite ; tous se gardent bien de faire la moindre allusion aux cours commerciaux des collèges classiques. Dénigrement ! Mépris ! Œuvre sublime entreprise « ad majorem Dei gloriam » sans aucun doute et « pro patria semper » assurément.

Montrons la fausseté de ces accusations. Voici, pour le cours supérieur d’une de ces écoles appelées « commerciales, » le tableau de l’emploi du temps et l’énumération des œuvres de formation en pleine activité dans cet établissement.