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LES AVENTURIERS DE LA MER


les flammes, l’explosion eut lieu, et les débris du Kent furent lancés en l’air comme mille fusées.

La Cambria remit le cap sur l’Angleterre, et le 5 mars, dans l’après-midi, la terre fut signalée. À minuit et demi, le brick jetait l’ancre dans le port de Falmouth.

Le sinistre du Kent est demeuré mémorable. En Angleterre, les écrivains spéciaux rappellent volontiers le bel exemple de discipline que donnèrent les soldats que le vaisseau avait à son bord.

L’Amazone, steamer de première classe, appartenant à une Compagnie anglaise des services transatlantiques, fut aussi la proie de l’incendie. C’était un très beau bâtiment, jaugeant 2 256 tonnes. Il avait quitté Southampton le 2 janvier 1852, et trois jours après, il entrait dans la baie de Biscaye, lorsque, vers une heure de la nuit, l’officier de quart aperçut les premières flammes… Le capitaine Symons, informé aussitôt, monta sur le pont et vit tout de suite que le danger était sérieux. Le feu prit bientôt un grand développement et les deux bateaux de sauvetage furent détruits.

Alors se reproduisirent toutes ces scènes déchirantes, inévitables dans un pareil sinistre à bord d’un navire où se trouvent de nombreux passagers, des femmes, des enfants. Dans une très petite embarcation purent prendre place une poignée d’hommes, qui furent recueillis en mer.

La destruction de l’Amazone fut complète.

En 1858, le steamer transatlantique hambourgeois l’Austria, périt par l’incendie en plein Océan, et cette catastrophe coûta la vie à près de cinq cents personnes.

Mais peu de sinistres maritimes ont causé une impression de terreur, ont ému aussi profondément que l’incendie du Cospatrick, vaisseau chargé d’émigrants se rendant à la Nouvelle-Zélande. Ces émigrants étaient au nombre de quatre cent vingt-neuf, parmi lesquels deux cent cinquante-quatre femmes et enfants.

Cet important navire de 1 200 tonneaux était parti de Gravesend le 11 septembre 1874 ; le 17 novembre, il se trouvait dans le sud-ouest du cap de Bonne-Espérance, lorsque tout à coup, vers minuit, par un temps calme, retentit le terrible cri : Au feu ! En un instant le pont fut envahi par les flammes qui s’échappaient des panneaux avec une violence extrême.

C’est en vain que le capitaine ordonna de faire jouer les pompes : le