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LES AVENTURIERS DE LA MER


tempête quelques heures après son départ de la Corogne, il se heurtait sur un écueil situé sur la côte galicienne, à 30 milles au sud du cap Finisterre, et la mer l’engloutissait.

Les autorités maritimes de Villagarcia, prévenues du sinistre par des pêcheurs qui avaient trouvé de nombreuses épaves, explorèrent la côte et acquirent la preuve que le Salier était venu se perdre sur les bas-fonds de Corrubedo, sur la côte de Galice, non loin du lieu où le steamer français Dom Pedro sombra le 27 mai 1895, causant la mort de quatre-vingt-cinq personnes.

Les bateaux de pêche envoyés à la découverte purent recueillir un naufragé cramponné à une épave, à demi-mort de froid et de faim. Ce malheureux n’avait plus la force de parler. Ranimé par un cordial, il put prononcer quelques paroles, mais sans pouvoir retracer les terribles péripéties du naufrage. On sut depuis qu’un bruit formidable l’avait réveillé, comme il venait de s’endormir sur le pont, roulé dans une couverture. Quelques secondes après, il se débattait dans les flots et s’accrochait désespérément à une caisse qui flottait et sur laquelle il se jucha. Des cris horribles, des appels effrayants retentissaient dans la nuit ; puis les vagues, qui manquaient à chaque instant de l’enlever, le portèrent en peu de temps loin de l’endroit du naufrage, et il n’entendit plus rien.

L’équipage était composé de soixante-six hommes, ce qui porte le nombre des victimes à plus de deux cent cinquante.