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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/105

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de l’échiquier, Robert d’Auberbosc, qui était déjà près du gibet, fut ramené dans les prisons du roi, escorté d’une multitude innombrable d’habitans, parmi lesquels on remarquait les secrétaires de l’officialité et les archers de l’abbesse de Saint-Amand. Ce ne fut pas ce prisonnier que les chanoines choisirent, le jour de l’Ascension, pour lever la fierte ; mais le droit du chapitre avait été solennellement reconnu, et il ne voulait pas autre chose[1].

1302. Prisonnier transféré hors la ville de Rouen, au mépris de l’insinuation du privilège saint Romain.

Cette leçon aurait dû suffire au bailli de Rouen. Toutefois, dès l’an 1302, ce magistrat, encore au mépris de semblables défenses qui lui avaient été faites en pleines assises, dans le château, onze jours avant l’Ascension, fit transporter, des prisons de Rouen dans celles du Pont-de-l’Arche, Nicolas Letonnelier, de la paroisse de Saint-Germain près Cailly, détenu pour meurtre. En vain les chanoines le supplièrent, à diverses reprises, de faire réintégrer cet individu dans les prisons de Rouen, du moins jusqu’à l’Ascension. Il n’eut aucun égard à leurs instances réitérées, et on ne put obtenir de lui d’autre réponse, sinon que les chanoines étaient libres de choisir, pour la cérémonie, tel prisonnier qu’ils voudraient, excepté Nicolas Letonnelier. C’était la seconde fois que le bailli s’en prenait au privilège de l’église de Rouen. Cette récidive,

  1. « Codex eburneus. » Déjà cité.