Aller au contenu

Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la confiscation encourue par le prisonnier et ses complices était abolie par l’effet de la levée de la fierte. C’est ce que nous aurons occasion de remarquer ultérieurement plus au long. Dans des tems de désordre et d’anarchie, où tant de crimes se commettaient par des bandes d’hommes armés, que l’on calcule le nombre des malfaiteurs qui, seulement dans l’espace de trente et quarante ans, se trouvaient ainsi, coupables et complices, lâchés de nouveau dans nos cités, par suite de cette abolition générale de tous leurs crimes antérieurs, marchant la tête haute, le poing sur la hanche, et tout prêts à citer devant les tribunaux, à poursuivre en réparation civile l’honnête homme indigné qui leur dirait leur fait, et sans doute on sera effrayé de l’état d’alarme et de défiance où une si scandaleuse impunité plaçait les citoyens paisibles.

Au reste, ce privilège, qui, en 1469, avait encore une étendue si grande, finit par être restreint dans des bornes plus étroites. Il avait pris ces accroissemens au tems des échiquiers ambulatoires, qui, ne siégeant qu’à intervalles, et souvent composés d’officiers nouveaux, ne pouvaient exercer dans leur district une action continue et uniforme. Mais l’échiquier, devenu stationnaire en 1499, mit un terme aux empiétemens du chapitre ; et, sans doute, c’est à cette cour souveraine qu’il faut attribuer l’importante modification qui