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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/149

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Édouard-le-Confesseur[1], avait été importée en Normandie, après la conquête de ce royaume, par Guillaume-le-Bâtard, et avait passé dans nos lois normandes.

Il était dans la destinée du privilège de saint Romain d'étonner les nouveaux gouvernemens qui se succédaient en Normandie. Le droit royal, dans les mains d'un corps ecclésiastique, leur paraissait étrange. Ils essayèrent successivement de le reprendre comme usurpé sur les prérogatives de la couronne. On a vu, en 1210, un officier de Philippe-Auguste se refuser à la délivrance du prisonnier élu par les chanoines ; le monarque ordonner une enquête sur ce point, et respecter prudemment la possession du chapitre, attestée par neuf témoins. Deux siècles après, lorsque, du tems de la démence du roi Charles VI, une partie considérable de la France subit le joug de l’étranger, et que la ville de Rouen, après six mois d’une résistance héroïque, eût été contrainte enfin d’ouvrir ses portes à Henri V, roi de France et d’Angleterre, le privilège de la fierte déplut, tout d’abord, aux officiers du nouveau maître. Dès l’an 1420, quelques jours avant l’Ascension, lorsque les chanoines députés allèrent, suivant l’usage, au château insinuer le privilège, Gauthier de Beauchamp, nouveau bailli préposé

  1. Ducange, v° Abjuratio.