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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/155

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aux prisons, ils demandèrent les clès au concierge, en l’invitant à se retirer lui et ses gens, pour qu’ils pussent examiner secrètement les prisonniers. Le concierge, qui était depuis peu en fonctions, ayant dit qu’il ignorait l’usage à cet égard, le valet qui avait reçu l’année précédente la défense de remettre les clés, dit aux chanoines qu’ils devaient se souvenir que, « la dernière année, ilz ne les avoient pas eues. » Toutefois, pour satisfaire les envoyés du chapitre, le concierge alla prendre les ordres des officiers du roi, et revint bientôt dire qu’ils lui avaient expressément défendu de se dessaisir des clés. Les députés, ayant entendu cette réponse, se retirèrent sans avoir voulu interroger les prisonniers.

Le lendemain, lors de leur seconde visite, le concierge leur ouvrit tous les cachots, comme la veille, leur montra tous les prisonniers, « sans en céler et mucher aulcun, » et les invita à choisir dans la geole telle chambre ou salle qu’ils voudraient pour faire leur examen. Il leur offrit de faire sortir de la prison sa femme, ses enfans et ses gens, « afin que aulcun ne peust veoir ne oyr aulcune chose qu’ils voulsîssent (voulussent) faire. » Enfin, il les pria de l’enfermer lui-même avec ses clés dans une chambre, pour qu’il ne pût ni les voir ni les entendre ; mais, quant à ses clés, il ne pouvait les leur donner, en ayant reçu la défense expresse. Ce