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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/161

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se manifestant de plus en plus en faveur du chapitre, ces officiers comprirent enfin qu’il fallait céder. Le samedi 26 mai, veille de la Pentecôte, Jehan Salvain, bailli de Rouen, après avoir conféré avec l’évêque de Bayeux, dans une des chapelles de la cathédrale, ordonna à Pierre Poolin, son lieutenant-général, de lever l’empêchement apporté au privilège, d’abandonner, par provision, aux chanoines les clés de l’intérieur des prisons, et de faire retirer de la geole le concierge et ses gens pendant tout le tems que durerait l’examen des prisonniers par les députés du chapitre ; sauf à faire une information sur le point de savoir si, réellement, le chapitre avait eu, de tout tems, le droit d’exiger la remise des clés et la sortie du geolier. Le même jour, quatre députés du chapitre se rendirent aux prisons, où le concierge leur remit en effet les clés de l’intérieur, et sortit de la prison avec sa famille et ses valets. Deux chanoines interrogèrent des prisonniers dans une chambre haute. Leurs deux collègues en interrogèrent d’autres dans une chambre basse. L’examen se prolongea assez avant dans la nuit ; ils vinrent le terminer le dimanche de la Pentecôte au matin. Ce jour-là le chapitre choisit Geoffroy Coudebeuf, meurdrier, qui lui fut délivré, et ce prisonnier alla lever la fierte sur la place de la Vieille-Tour, « à grant solempnité et prédication faicte du prévilliége Saint Roumaing. » Dans ces