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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/168

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Outre que cette seconde enquête présente un caractère plus authentique à tous égards que la première, on y trouve aussi des renseignemens plus circonstanciés, dont le détail pourra ne pas déplaire au lecteur[1].

Les chanoines avancèrent que, « aux jours où ils examinoient les prisonniers des prisons du roi à Rouen, les clefs de ces prisons devoient leur être remises, et qu’ils les pouvoient garder tant qu’ils estoient dans les prisons pour interroger les détenus, afin qu’ils pussent faire leur examen secrètement, le geolier et sa famille hors d’icelle ou retraiz (retirés) en tel lieu qu’ilz ne peûssent veoir ne ouïr le examen que yceulx gens d’èglise faisoient. » Les procureur et avocat du roi soutinrent, au contraire, que les clés devaient demeurer en la main du geolier.

Dans cette nouvelle information, on entendit des témoins qui avaient été geoliers tant avant la conquête que depuis. Tous s’accordèrent à dire que, de leur tems, les clés avaient toujours été données par eux aux chanoines, les trois jours des Rogations et le jour de l’Ascension. Girot Dubosc, l’un d’eux, déposa que, l’année même de la prise de Rouen, lorsque les députés du chapitre étaient

  1. Cette enquête figure aussi dans les Pièces justificatives.