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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/208

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milieu de ce cortége imposant brillait la châsse de saint Romain, dont l’aspect redoublait la ferveur du peuple et son enthousiasme pour un privilége que des laïques, que des étrangers avaient osé attaquer. Aussi la ville était en rumeur ; et il devenait urgent de faire cesser cette agitation tumultueuse qui menaçait de s’accroître encore. Des députés du chapitre furent mandés au Palais-Royal, où ils trouvèrent le comte de Sursbérik, environné de tous les officiers du roi, des membres du conseil, d’une multitude de prélats et de chevaliers. A la prière de ce seigneur, les chanoines se retirèrent dans une salle à part ; et des médiateurs, qui, pendant plusieurs heures, portèrent, des deux côtés, des paroles de paix, obtinrent que le différend serait remis à la décision de six arbitres, dont trois stipuleraient pour le roi, et les trois autres pour le chapitre. Après de longs et vifs débats entre ces six plénipotentiaires, enfin le chapitre eut gain de cause. Autorisé désormais à visiter indistinctement tous les prisonniers détenus dans la ville, il envoya ses députés interroger les prisonniers de guerre, qui, on ne voit point pour quel motif, avaient été mis dans une maison du Vieux-Marché, à l’enseigne du Mouton-Rouge. Au château, ils interrogèrent également Vincent de Vernon, que l’on avait mis dans la grosse tour, et qu’ils trouvèrent chargé de fers.