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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/215

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renonçassent à cette élection et procédassent à un autre choix. Après une assez longue délibération, on retint les chapelains à la Cohue ; et Jacques de Croismare, lieutenant du bailli, alla trouver messieurs du chapitre. Il leur témoigna l’étonnement qu’avaient éprouvé les magistrats, en lisant sur le cartel le nom d’un prisonnier réclamé par le roi, qui, connaissant son crime, s’était attribué, à lui et à son conseil, le jugement de ce procès criminel. Le chapitre ne pouvait l’ignorer, puisque Sa Majesté lui avait écrit à cet égard. En tous cas, le privilège de saint Romain, accordé à l’église de Rouen par les ancêtres du roi, ne pouvait s’étendre aux clercs ; les clercz n’estoient capables de ce privilége. Il y avait dans les prisons du roi d’autres criminels laïques, auxquels le chapitre pouvait accorder le privilège ; mais il ne pouvait être donné à Etienne de Baudribosc, « le Roy ayant retenu à soy la cognoissance du crime perpétré par ce prisonnier, » accusé, en outre, d’autres crimes que Sa Majesté connaissait seule, et qu’elle seule aussi voulait punir. Il venait donc, au nom du bailli et des autres officiers du roi, prier messieurs du chapitre de se désister du choix qu’ils avaient fait d’Etienne de Baudribosc, les inviter à procéder à une nouvelle élection, ou du moins à différer la procession et suspendre l’effet du privilége, jusqu’à ce que les officiers du roi eussent pu consulter