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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/273

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dire. Connaissant toute l’efficacité du privilège de saint Romain, et prenant en considération l’extrême besoin qu’avaient les quatre pauvres nobles barons d’Aunay, détenus à la conciergerie du palais, d’être secourus par ce privilége, le prince l’avait envoyé vers messieurs du chapitre de Rouen, pour les supplier d’avoir en singulière recommandation ces quatre malheureux gentilshommes, lors de l’élection prochaine. Le prince, incapable de rien demander qui ne fût juste et équitable, avait pris des informations scrupuleuses sur le procès à raison duquel les barons d’Aunay étaient détenus, et n’y avait rien vu qui les rendît indignes du privilége de la fierte. Des membres du parlement de Normandie, consultés à cet égard, avaient répondu qu’ils en passeraient par ce que déciderait le chapitre.

La réponse du chapitre au duc d’Orléans fut très-convenable. « Ne congnoissant les mérites et qualitéz de l’affaire contenue en vostre lettre, nous ne pourrions, monseigneur, pour le présent, vous faire plus particulière et expresse response, fors que, en ce que nous pourrons, selon Dieu et conscience, vous faire service, nous nous y emploierons en toute obéissance[1] ». Le roi de Navarre « sçachant que les ditz barons estoient jeunes gentilzhommes des quelz le roy

  1. Registres du chapitre, 20 avril 1540.