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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/315

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par d’autres qui l’avaient excité à s’en accuser, afin que, s’il obtenait la fierte, son arrêt d’absolution leur profitât ; ce qui, en vérité, n’avait guère de vraisemblance. Mais, en tout cas, que pouvait à cela le chapitre ? Le fait, vrai ou non, lui était entièrement étranger. Qui oserait garantir que les témoins qui n’avaient pas chargé Le Sens comme complice de cet assassinat, avaient fait une déposition complète et sincère ? Le fait de l’homicide étant notoire, et un prisonnier venant s’en accuser volontairement, ils l’en avaient cru coupable, et l’avaient élu. Le Sens avait fait les mêmes aveux devant le parlement, tant le jour de l’Ascension que dans les interrogatoires qu’on lui avait fait subir depuis. S’il était innocent de ce crime, pourquoi donc l’avait-on rétrudé en prison, puisqu’il avait été jugé capable et digne du privilège, pour le crime d’incendie par lui confessé et dont il était convaincu ? Au reste, il était juste que le roi fit vérifier si la confession de Le Sens était sincère ou frauduleuse et faite par un innocent, pour profiter aux vrais coupables qui n’osaient se montrer. Le chapitre le demandait lui-même hautement, ayant le plus puissant intérêt à ce que l’on découvrît l’illusion que Le Sens aurait pu faire à ses députés. Si la fraude était prouvée, le chapitre ne s’opposerait pas à ce que l’on poursuivît ces coupables, malgré le privilège de la fierte, dont un