Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/327

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malgré l’élection du chapitre, on procéderait contre eux « tout ainsy que s’ilz n’avoient esté nommés et esleuz pour joyr du dict privilège. » Le chapitre, après bien des difficultés, fut contraint d’envoyer au greffe du parlement la confession faite par ces prisonniers pour obtenir la fierte. Le cardinal de Bourbon se plaignit amèrement au roi. Charles IX, qui était alors à Reims où il venait d’être sacré, envoya au parlement de Rouen, par un gentilhomme de confiance, l’ordre très-exprès de mettre en liberté Saugrenée, « si tant estoit que le dict Saugrenée fust de la complicité du sieur De Grainville qui avoit levé la fierte ceste année. » Cette lettre de Charles IX était très-favorable au droit du chapitre. Le monarque y déclarait vouloir « que le privillége de la fierte, de si long-temps octroyé aux sieurs du chapitre de Rouen, fût inviolablement observé. »

Le cardinal de Bourbon, qui avait obtenu cette lettre close, écrivait au chapitre : « Sa Magesté vient d’escripre à messieurs de sa court de parlement pour leur faire entendre le vouloir et intention qu’il a, que le dict privilége, comme des plus solennelz et authenticques, soit, selon sa forme et teneur, observé et gardé ; à quoy je vous prye, tant en général que chacun de vous en particulier, et d’autant que vous congnoissez estre des plus antiens et singuliers privilèges, vouloir tenir la main qu’il n’y soit, en aulchun article, aulchunement dérogé. Et,