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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/375

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Montagne, il leur recommandent de nouveau ceste cause si favorable. » — « Je vous prie d’y avoir esgard (ajoutait-il) et considérer qu’aux alarmes qui nous sont faictes nous avons besoin d’opposer ung faict si pitoiable, et nous fortifier de personnaiges qui nous puissent aider à conserver nostre dict privilége. » Au bas de sa lettre, le cardinal avait écrit de sa propre main : « Messieurs, je vous recommande ce personnaige, parce qu’il est très-catholique. » C’était le mot du guet ; dès lors, la ligue ne gardait presque plus de mesure, et, dès-lors aussi, être bon catholicque, c’était être voué aux Guise par-dessus tout, envers et contre tous.

Cependant, l’élection de Du Ménèz était douteuse. Le cardinal fut averti que « aucuns du chapitre s’en proposoient d’autres à leur fantasie, ou à la poursuite de gens qui ne se soucioient à quel prix ils le pouvoient obtenir. » Il était si difficile, en effet, de trouver des prisonniers plus dignes d’intérêt que Du Ménèz de la Montagne ! Le prélat se hâta d’écrire au chapitre. « Vous entendrez, disait-il, par le rapport du grand-archidiacre, présent porteur, et par la lettre que m’a escripte M. le cardinal de Birague, en quelz termes les affaires du privilliége de monsieur sainct Romain sont réduiz. C’est à nous à faire eslection, doresnavant, de personnes qui n’en puissent continuer ces altérations. L’eslection du sieur Du Ménèz seroit très-agréable