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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/401

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entre eux. François soutenait que cette terre était un fief, et devait lui revenir, puisqu’il était l’aîné ; Raoul prétendait au contraire qu’elle était en roture, et que, conséquemment, elle devait être partagée. L’affaire était pendante au parlement de Paris, qui avait récemment nommé un conseiller commissaire chargé de voir les lieux et d’entendre des témoins. Les deux frères étaient brouillès et ne se voyaient pas. Dans ces circonstances, Raoul Coignet, accompagné des sieurs De Flavigny et Graffort, ses beaux-frères, et de deux autres gentilshommes, étant allé faire visite à un sieur Des Mouceaux, près Neaufle, rencontra sur le chemin François, son frère, et un sieur De Florimont, qui chassaient, suivis de plusieurs chiens. Ils passèrent les uns auprès des autres sans se dire autre chose qu’un froid bon soir. Mais un des chiens de François Coignet étant venu dans les jambes de Raoul, le flairer, le caresser peut-être, ce dernier, « craignant, à ce qu’il dit depuis, que ce chien ne le mordît, luy donna un coup de plat d’espée, dont le chien se print à crier », et s’enfuit vers son maître, en hurlant. François, se retournant vers Raoul, lui demanda pourquoi il avait frappé son chien ? Sur ces paroles il s’éleva une querelle, et on se battit. Raoul Coignet, accompagné de quatre ou cinq gentilshommes armés, devait avoir le dessus. Le sieur De Florimont, ami de François