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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/413

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il y a trois ans ; et s’il mérite quelque recommandation pour cela, je me persuade avec raison que ceux qui ont tenu le party contraire n’en méritent point ; ce que je remets à vostre bon jugement. » Le chapitre, non sans fondement, regarda comme calomnieux les mauvais bruits qui avaient couru sur la religion des deux prétendans. Pour Du Noyer, l’attestation de M. De Brissac valait un certificat de la sainte inquisition ; Blancfossé pria MM. du chapitre de « considérer comme il s’estoit employé par cy-devant pour batailler contre les rebelles de la foy, ce qu’il désiroit faire jusqu’au dernier soupir de sa vye. » L’argument parut sans réplique ; et les deux cousins levèrent la fierte.


1590. Le parlement divisé en deux fractions, dont l’une reste à Rouen, et l’autre va se fixer à Caen.

Cependant, Henri III avait péri, poignardé par un fanatique. La ligue régnait en France. Rouen et beaucoup d’autres villes de la province étaient au pouvoir de cette faction. Ceux des membres du parlement de Normandie qui avaient embrasse ce parti, tenaient à Rouen un simulacre de parlement sans dignité, sans indépendance, à la merci d’un conseil de l’Union succursale de celui de Paris ; et, comme ces conciliabules, toujours prêt à obéir aveuglément aux inspirations du duc de Mayenne et de ses affidés, Villars et De la Londe. Une autre fraction, restée fidèle à la cause royale, était allée se fixer à Caen, et s’y recrutait, chaque jour, des hommes intimidés ou indécis, qui ne s’étaient pas