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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/448

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et le parlement de Caen avait rendu contre lui nombre d’arrêts et de décrets de prise de corps. C’était lui qui commandait à Lisieux pour la ligue, lorsque Henri IV était venu assiéger cette ville en 1589. Il est juste de dire qu’il s’était rendu à la seule approche du canon[1]. Mais il était allé ensuite s’enfermer dans le château de Courtonne, d’où lui et les siens avaient fait de fréquentes sorties, funestes aux voyageurs, surtout aux royalistes[2]. C’était alors qu’un sieur Du Mouyer, qui était sous ses ordres, était entré de force dans la maison du sieur Du Boyssymon et lui avait pris ses chevaux et ses armes. Jamais, depuis, le sieur du Boyssymon, malgré toutes ses instances, n’avait pu obtenir du sieur De Longchamp la moindre réparation de ce dommage. Un samedi, le valet du sieur DuBoyssymon ayant tué une perdrix sur les terres du sieur De Longchamp, ce dernier survint, à l’heure même, et fit des reproches à ce valet, « qui luy cria mercy et luy offrit la perdrix qu’il venoit de tuer. » — « Je ne fès pas comme vostre maistre, lui répondit Longchamp, je ne menge de telle vyande au samedy. » Ces paroles, redites au sieur Du Boyssymon, redoublèrent sa haine pour le sieur De Longchamp. Lui, ses deux frères et quelques amis ne marchèrent plus

  1. De Thou, Histoire universelle, livre 97°.
  2. Registres secrets du parlement de Caen.