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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/47

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Rouen. C’est ce que M. Deville a fort bien établi dans ses Recherches sur l’ancien pont de Rouen[1].

Dans un manuscrit latin, envoyé de Louvain au chapitre de Rouen en 1609, on lit que « du tems de Dagobert, illustre roi de France, un grand prodige se passa au vu et su des habitans de Rouen. Il y avait près de Rouen, dans un lieu marécageux, un serpent d’une grosseur extraordinaire, qui, depuis plusieurs années, dévorait les hommes et les animaux ; en sorte qu’il n’y avait pas de sûreté pour ceux qui sortaient de la ville. Saint Romain, évêque de Rouen, rempli de Dieu, voyant ce fléau, entreprit d’en délivrer la ville de Rouen. Il tire des prisons un scélèrat convaincu d’un grand nombre de vols et de meurtres ; et, accompagné de cet homme, il va au repaire du serpent. Il fait sur cette bête monstrueuse le signe de la croix, ce qui la rend aussi-tôt douce et paisible comme un agneau ; si bien que le meurtrier l’emmena sans peine dans la ville, où elle fut brûlèe en présence du peuple ; ses cendres furent jetées dans la rivière. Le bruit de ce miracle courut dans tout le royaume, et parvint aux oreilles du roi et de ses courtisans. Le roi, plein d’étonnement, fit venir saint Romain à la cour, pour savoir de

  1. Précis des Travaux de l’Académie de Rouen, volume de 1831, pages 166 et suivantes.