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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/478

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Michel De Ravalet, curé de Bréville, était le plus échauffé de ces combattans ; et c’était lui qui venait de donner au frère du curé de Sideville, un coup d’épée sur la tête. Ce curé de Bréville « estoit ung homme mutin et factieux, faisant profession d’armes, plustost que de curé et ecclésiastique. » Peu de tems avant, il avait tué le baron d’Echauffou, et venait d’obtenir des lettres de rémission pour ce meurtre. Le curé de Sideville, indigné de voir son frère ainsi blessé, « appréhenda le curé de Bréville par le corps, pour empescher qu’il ne le blessast d’avantage. » Long-tems les deux curés « se bouleversèrent l’un l’autre. » Enfin, celui de Sideville « se sentant, dit-il, oultrajeusement frappé, donna ung coup d’espée au travers du corps du curé de Bréville, du quel coup ce dernier mourust et rendit l’âme entre les bras de son meurtrier, sans dire ny proférer autre propos, synon : Ha ! je suis mort. » Le curé de Sideville, « recongnoissant que par ce meurtre il avoit encouru l’irrégularite, cessa de célèbrer la messe. » L’abbé de Cherbourg, qui présentait à la cure, lui donna un successeur. Nicolas Le Fort envoya à Rome pour solliciter du pape sa réhabilitation aux fonctions sacerdotales ; mais il ne put rien obtenir, n’ayant eu pardon du roy. Enfin, en 1601, la fierte lui fut accordée.

1603.Un frère obtient la fierte, pour avoir assassiné le meurtrier de son frère.

Nous avons vu, en 1583, un sieur Gomer Du Breuil absous, par la fierte, de l’homicide par lui