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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/495

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en vertu duquel il avait levé la fierte avait été donné par des juges rebelles et interdits, au préjudice de personnes attachées au roi. Les chanoines qui avaient élu Péhu, les juges qui l’avaient délivré, « estoient, plus que parties, pousséz d’une si grande animosité contre Du Hallot et contre tous les autres serviteurs du roy, que non seulement ils estoient disposéz d’en approuver l’assassinat commis en sa personne, ains que eux-mesmes l’eussent volontiers tué ou faict tuer à cause qu’il leur faisoit la guerre. Péhu n’avoit esté délivré qu’à condition de s’enrôler dans la ligue, et il l’avoit juré sur les évangiles. L’arrêt portoit que le privilége ne seroit que pour ceux de ses complices qui tenoient pour la ligue. Vit-on jamais plus d’animosité ? » Enfin les lettres d’abolition obtenues par Péhu étaient radicalement nulles, fondées qu’elles étaient sur des faits faux que l’on y voyait énoncés. Car, par exemple, la confession même de Péhu suffisait pour prouver qu’il avait suivi D’Alègre, sachant bien qu’il allait assassiner Du Hallot.

Dans le plaidoyer que nous venons de reproduire en substance, Bouthillier avait parlé des miracles et des légendes des saints un peu hardiment pour le tems. S’il faut en croire le chapitre de Rouen, « plusieurs fois le président l’avoit adverti, de la main, qu’il eust à changer de propos. Les juges avoient tesmoigné assez par leurs contenances