Aller au contenu

Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/505

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doivent estre chastiez sevèrement, c’est en France, où les François sont par trop promis à espandre le sang, dont ils ne font non plus de cas que de tuer un poullet. Mais de dire que tous les meurtriers comptent sur la fierte, nous respondrons que ce seroit une folle attente que de s’y fier, pour le danger qu’il y a d’estre pris au piége. On dit que ceste immunité oste la peur aux scélérats. Nous respondons qu’il en reste assez d’autres à chastier pour donner exemple aux meschans. On nous accuse de n’accorder le privilège qu’à des gens de néant ; mais nous prenons ce que nous trouvons aux prisons, en usant, néanmoins, de ceste prudence, que nous y préférons un gentilhomme, comme il arrive le plus souvent, pourvu qu’il y ait espérance d’amendement de sa vie. Il est notoire que nous avons distribué le privilège à gens de qualité qui s’y sont présentés, voire à trois barons, des quels y en a qui vivent encore, qui ont fait et font encore bon service au Roy. » Le chapitre est-il bien sincère lorsque, parlant de l’édit de 1597, il dit : « Nous remercions dieu et le roy de la modification qu’il a apportée à ce privilège tant tirassé, tant envié de toutes parts, sçavoir que personne n’y sera plus receu, qui aura commis crime d’hérésie, de lèze-majesté, de guet-à-pens ou de viol ; nous en aurons moins de peine et d’importunité, plus de joye et de contentement. » On a vu, plus haut, de quel