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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/541

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âgé alors de treize ans seulement, fils du sieur De Pontac, trésorier-général de la généralité de Bordeaux. Les parens s’en étaient plaints au parlement de Bordeaux, qui avait défendu à la dame De Lestonac de marier sa fille, jusqu’à ce qu’il en eût été autrement ordonné par la cour. Malgré cet arrêt, des relations étroites avaient continué entre les dames De Lestonac et le trésorier-général de Bordeaux. Tout s’acheminait à un mariage très-prochain, et enfin, un soir, on vint dire au conseiller Thirac que « les dictes damoiselles, mère et fille, soupoient au logis du sieur De Pontac, pour, le lendemain de grand matin, se marier. » Aussi-tôt, accompagné de neuf ou dix de ses amis, armés et déguisés ainsi que lui, le conseiller Thirac se rend à la place de Saint-Remy, où demeurait le sieur De Pontac, dans le dessein, à ce qu’il dit depuis, « de se saisir de la jeune fille, lorsqu’elle sortiroit, pour la représenter en justice, et faire ordonner de son mariage par l’avis des parents. » Cependant, le sieur De Pontac, averti du complot, avait imaginé une ruse pour le déjouer. Il envoya de ce côté « deux certaines filles habillées en damoiselles et voilées d’escharpes », se doutant bien que Thirac et les siens les prendraient pour les dames de Lestonac. C’est ce qui ne manqua pas d’arriver ; au moment où Thirac et ses amis se saisissaient de ces deux femmes pour les enlever, M. De Pontac et ses