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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/553

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l’ordre de « faire son pourlraict au naturel, qui fut attaché, pendant six mois, en une potence de la haulteur d’un homme, pour le faire remarquer de tout le monde. » Ce fut dans ces circonstances que La Bresle se présenta en 1620 pour solliciter la fierté. D’Ornano, lieutenant-général en Normandie, fit des démarches en sa faveur. De plus, Louis XIII écrivit au chapitre « qu’il auroit bien agréable que ce gentilhomme, qui estoit l’un des gendarmes de sa compagnie, obtînt le privilège[1]. » Ce monarque appuya d’autant plus volontiers les sollicitations de La Bresle, qu’il avait à cœur de faire exclure d’autres prétendans qui remuaient tout pour être admis à lever la fierte cette année ; c’était un nommé Poignant, dit Crèvecœur, qui avait assassiné, de guet-à-pens, le sieur De Bernapré, commandant à Montreuil ; c’étaient aussi les meurtriers du comte de Lévis-Charlus, condamnés à mort par le parlement de Paris. Dès le mois d’avril, le roi avait écrit au parlement de Normandie, que « comme il estoit bien instruit que c’estoit ung assassinat de guet-à-pens (qui est, disait-il, un des cas exceptés du dict privilège), sa volonté estoit qu’ilz ne fussent reçeus à lever la fierte. » Le duc de Longueville, gouverneur de la province, avait, à la sollicitation

  1. Lettre du 20 mai 1620, anciennes archives du chapitre.