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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/561

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leurs camarades, et frappèrent le sieur De Maurevert. Celui-ci, outré de colère, cria : Tue, tue ; et, à sa voix, tous ceux de sa suite tirèrent plusieurs coups d’arquebuse et de pistolet sur cette troupe de villageois. Ceux-ci firent une résistance vigoureuse, ils frappèrent à coups de levier sur les sieurs De Maurevert, leurs amis, et leurs domestiques, et en désarmèrent deux ou trois. Un de ces derniers, âgé de soixante-dix ans, se sentant frappé, tua d’un coup d’épée le villageois qui le maltraitait ; un autre paysan tomba mort un instant après. Mais ces tristes succès avaient été chèrement achetés. Les sieurs De Maurevert et ceux de leur suite étaient sanglans et meurtris des coups de levier qui leur avaient été portés. Toutefois, ils se mirent à la poursuite des habitans, en tuèrent encore un, et emmenèrent prisonnier dans leur château, le médecin du village dont, au reste, les secours leur étaient bien nécessaires. Le sieur De Maurevert, son fils et son neveu, condamnés à avoir la tête tranchée, et leurs domestiques, condamnés à être pendus, s’enfuirent et vinrent à Rouen solliciter la fierte qu’ils obtinrent.


1624.

L’élection de René Cordier, qui leva la fierte en 1624, est un nouvel exemple de ces combats entre gentilshommes, si fréquens encore à cette époque, malgré la rigueur des édits. Le sieur