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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/569

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dirent que « les sieurs Du Solier avoient faict jouer la marotte par ung fol, mais qu’ilz la paieraient. » Ce propos menaçant fut rapporté aux quatre autres frères Du Solier, qui, à l’instant, se dirigèrent vers l’église, armés de pistolets, accompagnés de leur cinquième frère, et suivis de deux valets armés de carabines et d’épées. Ils venaient d’arriver près de l’église, lorsque survinrent les La Flipière, accompagnés de domestiques armés. Un combat s’engagea aussi-tôt. Un des valets des sieurs Du Solier eut les deux bras rompus d’un coup d’arquebuse : le sieur Des Ouches, un des cinq frères, fut blessé à la jambe ; un autre frère fut atteint de cinq postes dans un bras et de trois balles dans une cuisse. Les deux autres furent frappés de coups d’épée dont ils moururent à l’heure même. Mais le sieur De la Flipière succomba, et le prieur de Maubec, son frère, qui, long-tems spectateur passif du combat, avait cherché à assassiner lâchement par derrière un des sieurs Du Solier tombé de cheval, fut tué lui-même dans le cimetière de Chasseneuil, près l’église. Ainsi finit cette sanglante tragédie, dans laquelle sept acteurs avaient péri !

En 1630, le sieur Sylvain Du Solier vint à Rouen solliciter la fierte. Le duc de Longueville, gouverneur de Normandie, appuya cette demande avec instance et chaleur. « Ceste affaire, disait-il, estoit ung pur malheur, et debvoit inspirer la