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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/61

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éclatant des honneurs décernés à saint Romain, et particulier, en tout cas, à la province dont il écrivait l’histoire ? Mais ce fragment d’Orderic Vital nous apprend encore autre chose. Jusqu’au tems de Guillaume-Bonne-Ame, le corps de saint Romain avait été d’abord dans son tombeau à Saint-Godard, puis dans une chapelle sise près l’église cathédrale. Ici, par les soins d’un des prélats ses successeurs, le corps, ou du moins une partie du corps du saint évêque est déposée respectueusement dans une châsse d’or et d’argent enrichie de pierres précieuses. Des diverses châsses dans lesquelles furent successivement placées les reliques de saint Romain, évidemment celle-ci est la première en date. Si, ce qui ne paraît pas douteux, la levée de la châsse, de la fierte de saint Romain par le prisonnier, a toujours été une circonstance essentielle de la solennité que, par cette raison même, on appelait la cérémonie de la fierte ; voudra-t-on que cet usage existât lorsqu’il n’y avait pas encore de châsse, de fierte de saint Romain ?

Orderic Vital, qui nous parle de cette première châsse, écrivait dans les premières années du xiie siècle (il mourut en 1141) ; c’est dire qu’à cette époque on ne connaissait pas plus la cérémonie du prisonnier que le miracle de la gargouille ; il n’en devait être question que plus tard.