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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/67

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Ces deux titres, les plus anciens qui existent sur la fierte, nous donnent des révélations précieuses sur la nature primitive du privilége de saint Romain, et sur l’époque où il dut commencer d’exister : prenons acte, d’abord, du silence de ces deux chartes, tant sur le miracle de la gargouille que sur la prétendue concession faite, soit par Clotaire II, comme le disent les uns, soit par Dagobert Ier., comme le veulent quelques autres. Puis souvenons-nous qu’Orderic Vital, écrivain mort en 1141, ne parlait pas non plus ni du prétendu miracle, ni de la prétendue charte concédée par un de ces deux rois ; d’où nous avons conclu que le privilége n’existait pas encore dans les premières années du xiie siècle. Maintenant, remarquons dans la lettre de l’archevêque Robert au roi Philippe (1210), que les neuf témoins de l’enquête indiquèrent le règne de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, comme l’époque la plus reculée à laquelle remontassent leurs souvenirs relativement à l’usage de la délivrance annuelle d’un prisonnier ; et concluons de ces faits combinés que l’usage de la délivrance annuelle d’un prisonnier dut commencer fort peu de tems après l’époque où Orderic Vital écrivait ; c’est-à-dire, soit à la fin du règne de Henri Ier., mort en 1135, soit sous la domination éphémère d’Étienne comte de Blois, soit enfin pendant les