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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/78

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être à tous deux, on appelait ainsi, par toute la France, dans les xive et xve siècles, les gouttières de pierre des églises, des palais, des grands châteaux. Les ouvriers d’alors s’étudiaient à donner à ces volumineux tuyaux de pierre, la forme de serpens ou de dragons ailés et monstrueux qui se penchaient au bord des toits de ces hauts édifices, et semblaient, par leur attitude menaçante, en défendre les approches. Peut-être, par ce mot bizarre, appliqué aux énormes gouttières des églises, avait-on cru imiter le bruit, le bouillonnement de l’eau qui s’engorge dans ces longs tuyaux, pour retomber ensuite à terre avec fracas. En tous cas, on ne peut douter que la ressemblance entre ces figures monstrueuses et celles que l’on portait aux processions, ne leur ait fait donner, aux unes et aux autres, un nom commun ; et il faut renoncer à trouver là un argument en faveur du miracle du dragon.

Mais comment saint Romain avait-il un rôle principal dans une cérémonie qui n’était que le complément de la fête de l’Ascension ? Il n’est pas difficile de l’expliquer. Nous avons vu que le chevalier Richard, dans sa charte de donation, se dit rendu à la liberté « en vertu d’une immunité accordée anciennement à l’église de Rouen, en l’honneur de la glorieuse vierge Marie et de saint Romain. » Ailleurs, dans la même charte, il se dit reconnaissant « du don de Dieu et de sa délivrance