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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/90

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1701. Que n’avaient-ils toujours agi avec cette prudente circonspection ! ils se seraient épargné bien des démentis et des débats.

Au reste, à l’époque même où le chapitre avait fait sonner le plus haut le récit du miracle de la gargouille, il n’avait osé en glisser un mot, ni dans les rituels, ni dans les bréviaires du diocèse. Au commencement du xviie siècle, Pasquier et d’autres auteurs en faisaient la remarque ; et si les rituels et les bréviaires existant alors s’en taisent, on doit bien penser que ceux publiés depuis n’en parlent pas davantage. Cependant, si ce miracle était aussi vrai que le chapitre le voulait alors, n’était-il pas naturel, et même nécessaire, d’insérer dans l’office de saint Romain le récit du plus glorieux des prodiges de sa vie ? Dans une notice sur ce saint, qui précède son office, on lit que « la piété de nos rois très-chrétiens a voulu honorer la mémoire de ce grand saint par un privilège accordé à perpétuité au chapitre de l’église cathédrale, en sa considération. Tous les ans, le jour de l’Ascension, MM. les chanoines ont droit de choisir un criminel condamné à mort ; lequel, après avoir humblement confessé et demandé pardon de son crime, lève trois fois la châsse de saint Romain, et est ensuite renvoyé libre et absous avec tous ses complices. »

Mais le rédacteur de la notice ne dit pas à quelle occasion fut accordé le privilège. Dans l’office des