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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/92

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Lorsque Étienne Pasquier et Denis Bouthillier temoignèrent leur étonnement du silence des bréviaires et des rituels de Rouen, sur un point d’une si haute importance, les chanoines répondirent[1] que « depuis cent cinquante ans, toutes les fois que le chapitre de Rouen s’était occupé d’une nouvelle édition du bréviaire, on avait mis en délibération s’il fallait y ajouter le miracle de la gargouille ; mais, chaque fois, on avait considéré que le souvenir d’un miracle de ce genre se conserverait beaucoup mieux par les nombreux monumens, les statues, les tapisseries et les vitraux qui le représentaient, que par des témoignages écrits. Un écrivain infidèle pouvait facilement en imposer au vulgaire ; mais, tous ces signes, ces monumens extérieurs, exposés aux yeux de tous, ces statues, ces peintures représentant saint Romain avec le prisonnier et le dragon, que l’on voyait dans toutes les églises qui lui étaient dédiées, ne pouvaient tromper. D’ailleurs, les greffiers ou notaires-secrétaires qui, tous les ans, le jour de l’Ascension, inscrivaient les arrêts du parlement, en vertu desquels un meurtrier était délivré au chapitre, n’étaient-ils pas autant d’écrivains, d’annalistes fidèles, qui éternisaient le souvenir du privilège et du miracle dans lequel il avait sa source ? »

  1. Responsio brevis ad Bonasi (Rigaltli) causidici mendacia.