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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/141

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pussent l’inquiéter. Ils prièrent très-instamment le premier président de leur faire rendre Joseph Dupuy ; sa mise en liberté, immédiate, « pouvoit seule faire cesser la sensation que sa détention faisoit dans le public, accoutumé à voir aujourd’hui délivrer un criminel. » Le geolier fut mandé ; il résulta de ses explications, que M. Perchel avait donné pour motif de cette mesure insolite, le désir de soustraire l’élu du chapitre aux mauvais traitemens d’une population indignée, disait-il, contre cet homme, à cause de l’énormité de son crime. « Le peuple, au contraire, répliqua l’abbé de Saint-Gervais, est très-favorable à Dupuy. Si, d’ailleurs, la détention de ce prisonnier ne doit durer que quelques heures, pourquoi M. Perchel l’a-t-il fait écrouer sur les registres de la conciergerie » ? Les deux députés réitérèrent leurs instances pour la mise en liberté immédiate de Dupuy. Le premier président, cédant enfin à leurs prières, donna au geolier l’ordre de le leur délivrer. Alors, les deux chanoines se rendirent à la geole, pour y chercher Dupuy. Là, on leur rendit ce prisonnier, « qu’ils ramenèrent à la cathédrale, à la très-grande satisfaction d’une affluence de peuple qui s’étoient rendus à Rouen, pour voir cette cérémonie intéressante à la province. » Mais les chanoines de Rouen ne s’en tinrent pas là.

L’arrêt qui avait déclaré Dupuy indigne du